Saint Laurent : propriétaire, histoires et actualités de la marque

Un tailleur noir, une cigarette qui fend la pénombre, et Paris suspend son souffle : Yves Saint Laurent, dès l’aube de sa carrière, frappe le microcosme de la mode avec la subtilité d’un coup de théâtre. Peu de maisons ont su imposer une onde de choc comparable dans les salons feutrés de la haute couture.

Saint Laurent, aujourd’hui, règne sur la planète mode, emmené par un propriétaire dont la discrétion n’a d’égale que la puissance. Mais qui, en coulisses, orchestre la destinée de ce nom devenu légende ? Quelles histoires se murmurent derrière les vitrines miroitantes ? Entre héritage sulfureux et rebondissements récents, la marque fascine autant qu’elle déroute.

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Saint Laurent, une maison emblématique au cœur de la mode

Des salons cossus de la rue de l’Université aux podiums électriques de la fashion week parisienne, la maison Saint Laurent tisse une trame indissociable de la mode française. Le récit démarre en 1961 : Yves Saint Laurent, jeune météore déchu de chez Dior, s’allie à Pierre Bergé pour bâtir une griffe à leur image, insolente, graphique, foncièrement contemporaine.

Smoking féminin, saharienne, jeux de transparence : à chaque collection, Saint Laurent électrise Paris et renverse les dogmes. Ici, on ne suit pas la tendance, on la provoque, on la devance, parfois on la tourne en dérision. Le couturier impose une vision inédite, maniant classicisme et provocation, dessinant les contours d’un luxe à la française, épuré, presque tranchant.

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Dans le sillage du tandem Yves Saint Laurent Pierre Bergé, la maison s’ouvre à de nouveaux horizons. L’ouverture de la boutique Rive Gauche en 1966 fait descendre la couture en pleine rue. La marque s’exporte : Paris demeure le pouls, mais l’aura s’étend de New York à Tokyo.

  • Invention du prêt-à-porter de luxe avec Saint Laurent Rive Gauche
  • Dialogues artistiques avec des muses telles que Catherine Deneuve
  • Alliances avec la photographie, le cinéma, l’art contemporain

La maison Saint Laurent cultive ainsi un ADN hybride, entre trésor patrimonial et perpétuelle réinvention. Chaque directeur ou directrice artistique, d’Hedi Slimane à Anthony Vaccarello, imprime sa marque sans jamais dissiper la silhouette d’Yves.

Qui détient aujourd’hui la marque Saint Laurent ?

La maison Saint Laurent a changé de mains depuis belle lurette. Aujourd’hui, elle fait partie d’un mastodonte du luxe : Kering, piloté par François-Henri Pinault, héritier d’une lignée bretonne qui a transformé un empire de la distribution en une constellation de griffes prestigieuses.

L’aventure démarre dans les années 2000, quand le groupe PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute) entame une série d’acquisitions stratégiques. En 1999, PPR met la main sur Gucci, qui contrôle déjà une part de la maison Yves Saint Laurent. Peu à peu, le groupe resserre son emprise, assoit sa domination et bâtit un empire au rayonnement mondial.

Maison Propriétaire actuel Chiffre d’affaires (2023)
Saint Laurent Kering 3,3 milliards d’euros

Sous la bannière Kering, la maison Saint Laurent partage le pavé avec Balenciaga, Alexander McQueen ou Bottega Veneta. À la barre depuis 2005, François-Henri Pinault insuffle une vision assumée : pousser la créativité, renforcer l’identité de chaque maison, mais aussi traquer la rentabilité.

  • François Pinault, architecte du groupe PPR devenu Kering
  • François-Henri Pinault, président-directeur général actuel
  • Déploiement international, Paris toujours en point d’ancrage

La maison Yves Saint Laurent affiche aujourd’hui une croissance insolente, portée par des chiffres records et une influence globale qui ne faiblit pas.

Récits et anecdotes : les grandes histoires qui ont façonné l’identité de Saint Laurent

Impossible de parler de la maison Yves Saint Laurent sans évoquer ses mythes fondateurs, tissés d’audace, de ruptures et de figures féminines indomptables. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé forment un binôme à la tension créative inépuisable : l’un visionnaire, l’autre stratège. Ensemble, ils font de la mode Yves Saint Laurent un manifeste, porté par des muses qui incarnent et magnifient la maison.

1966 : la révolution s’accélère avec la ligne Saint Laurent Rive Gauche. La couture s’invite dans la rue, le vestiaire masculin s’empare du corps féminin. Le smoking pour femme, arboré par Catherine Deneuve ou Bette Davis, devient proclamation. Saint Laurent impose un style, une allure, une signature. La liberté s’exhibe, la provocation se revendique.

  • 1967 : la saharienne, croisement d’ailleurs et de modernité, devient totem d’émancipation.
  • 1971 : la fameuse collection « scandale », mini-robes, transparence, érotisme, secoue Paris et assoit la maison comme laboratoire d’avant-garde.
  • De Catherine Deneuve à Bette Davis, la maison s’entoure de femmes qui incarnent puissance feutrée et élégance affûtée.

La Fashion Week Paris devient l’arène de ces provocations stylées. Chez Saint Laurent, chaque collection s’inscrit dans la légende, oscillant entre récit personnel et révolution stylistique.

mode luxe

Ce qu’il faut savoir sur les dernières actualités et orientations de la marque

Depuis 2016, Anthony Vaccarello insuffle un nouvel élan à la maison Saint Laurent. Après Hedi Slimane et sa révolution rock, qui avait recentré la griffe sur ses fondamentaux et rebaptisé la maison Saint Laurent Paris, Vaccarello déploie une esthétique nocturne, architecturée, où la photographie, l’art contemporain et la musique s’entremêlent. Les défilés, parfois perchés face à la tour Eiffel ou transportés dans la Médina de Marrakech, réaffirment le rayonnement international de la maison.

La fashion week Paris s’impose comme terrain de jeu privilégié. Les silhouettes, acérées et sculpturales, revisitent l’héritage fondateur sans jamais tomber dans la redite : smoking, mini-robes, épaules marquées. Saint Laurent multiplie les collaborations artistiques, s’invite à Los Angeles ou New York, orchestre expositions et boutiques éphémères.

  • Sous la houlette de Kering, le chiffre d’affaires décolle, franchissant le seuil des deux milliards d’euros en 2023, selon Le Figaro.
  • La maison investit le cinéma, produisant des films signés Gaspar Noé ou Pedro Almodóvar, brouillant définitivement la frontière entre mode et culture.

Chez Saint Laurent, la modernité ne s’affiche pas en slogan, elle s’incarne. Le storytelling s’intensifie, la marque cultive une image radicale, magnétique, à la croisée de toutes les disciplines. Un vestiaire, des partis pris, et toujours cette capacité à écrire la mode comme on mène une révolution.

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